Dans notre région, les fausses couches à répétition sont fréquentes et n’ont fait l’objet d’aucune évaluation. Notre objectif est de les évaluer et démontrer un lien éventuel entre ces fausses couches et le syndrome des antiphospholipides en vue de proposer des stratégies d’intervention.

Nous avons mené une étude de janvier 2014 à janvier 2015. Le diagnostic était posé par la coexistence d’au moins 1 critère clinique et d’un critère biologique. Les critères cliniques recherchés étaient soit 3 avortements spontanés consécutifs, soit≥1 accouchement prématuré. Les critères biologiques étaient la présence des Ac anticardiolipines (>40U GPL ou MPL en Elisa) ou soit les Ac anti-ß2GP1 (I ou IgM) présents à au moins 2 reprises à 12semaines d’intervalle (Elisa) soit une thrombopénie.

Au total, 205 femmes ont été incluses dans l’étude. Au moins un APL a été retrouvé chez 103 (50,2 %) femmes (19,8 %). Parmi eux, 96,6 % (n=198) avaient un anticoagulant anticardiolipine. L’âge médian des patientes était de 48,1ans et celui des patientes qui n’en avaient pas était de 51,3ans (p=0,02). Un antécédent de tabagisme était associé à la présence d’APL : 35,5 % des patientes avec un APL avaient un antécédent de tabagisme et 18,3 % des patientes sans APL (p=0,04). En analyse multivariée, les 2 facteurs indépendamment associés à un antécédent de fausses couches étaient le tabagisme (HR [IC 95 %]=1,04 [1,02–1,06] ; p=0,001) et la présence d’un APL (HR [IC 95 %]=3,03 [1,69–4,42] ; p<10⁻³).

Les anticorps antiphospholipides sont une famille hétérogène d’auto-anticorps plasmatiques qui reconnaissent des épitopes antigéniques portés par des phospholipoprotéines.

Les facteurs associés à la présence d’un APL sont le tabagisme et la présence d’un anticorps antiphospholipide.